Les mutilations routinières
Les textes réglementaires interdisent aujourd'hui de couper les queues et de meuler les dents à vif des porcelets, de manière routinière.
Avant d’effectuer cette mutilation, l’éleveur devrait « démontrer preuve à l’appui, l’existence de caudophagie » (morsures des queues par d'autres porcs) et ce malgré la mise en œuvre des pratiques visant à diminuer la sur-agressivité. Aujourd’hui, il n’existe aucune liste officielle des « pratiques visant à diminuer la sur-agressivité » et donc aucune mesure de prévention proposée aux éleveurs.
Concrètement, nous constatons de nombreuses infractions et beaucoup de porcelets ont aujourd’hui la queue et les dents systématiquement coupées (voir l'enquête réalisée par WELFARM).
Extraits des textes réglementaires
Annexe 1
8) Toutes les procédures destinées à intervenir à d'autres fins que thérapeutiques ou de diagnostic ou pour l'identification des porcs conformément à la législation applicable, et provoquant des dommages ou la perte d'une partie sensible du corps ou une altération de la structure osseuse, sont interdites, sauf dans les cas mentionnés ci-après :
— la réduction uniforme des coins des porcelets par meulage ou section partielle est autorisée pendant les sept jours suivant la naissance et doit laisser une surface lisse et intacte. Les défenses des verrats peuvent être réduites dans leur longueur si nécessaire pour prévenir toute blessure causée aux autres animaux ou pour des raisons de sécurité,
— la section partielle de la queue,
— la castration des porcs mâles par d'autres moyens que le déchirement des tissus,
La section partielle de la queue et la réduction des coins ne peuvent être réalisées sur une base de routine, mais uniquement lorsqu'il existe des preuves que des blessures causées aux mamelles des truies ou aux oreilles ou aux queues d'autres porcs ont eu lieu. Avant d'exécuter ces procédures, d'autres mesures doivent être prises afin de prévenir la caudophagie et d'autres vices, en tenant compte du milieu de vie et des taux de charge. Pour cette raison, les conditions d'ambiance ou les systèmes de conduite des élevages doivent être modifiés s'ils ne sont pas appropriés.
(11) « La section partielle de la queue, la section partielle et le meulage des dents peuvent causer aux porcs une douleur immédiate, qui peut se prolonger. La castration peut entraîner une douleur de longue durée qui est encore plus vive en cas de déchirement des tissus. Ces pratiques nuisent donc au bien-être des porcs, en particulier lorsqu’elles sont exécutées par des personnes non compétentes
et inexpérimentées. En conséquence, des règles doivent être définies afin d’améliorer ces pratiques.»